Le château médiéval de Púbol: Le cadeau de Dalí à Gala


Le château médiéval de Púbol –qui fut la résidence de l'épouse du peintre durant les années 70, et celle de Dalí au début des années 80– porte, depuis 1996, le nom de Maison-musée Château Gala Dalí.

On peut y admirer les toiles et les dessins que Dalí avait offerts à Gala pour les exposer au château, mais aussi, outre les sculptures d'éléphants qui ornent le jardin, une collection de vêtements de haute-couture ayant appartenu à Gala, ainsi que les meubles et les nombreux objets avec lesquels ils avaient décoré les lieux.

 

La maison-musée Château Gala Dalí de Púbol, une petite ville de la région du Baix Empordà à 40 km de Figueres, est ouverte au public depuis août 1996. La Fondation Gala-Salvador Dalí administre la maison-musée, qui a été restaurée par la Direction Générale du Patrimoine de l'État du Ministère de l'Économie et des Finances, propriétaire de l'édifice.

Le grenier du château, qui a servi à un moment donné de magasin pour y abriter les centaines d'oeuvres que Dalí avait laissées en dépôt à New York et à Paris, est la partie de l'édifice qui s'est le plus transformée lors des derniers travaux de restauration et on y trouve actuellement exposées Les Gales de Gala, collection permanente de la garde-robe de Gala qui va des robes de Christian Dior et Pierre Cardin aux vêtements dessinés par Salvador Dalí. Le reste du château, excepté une partie du rez-de-chaussée qui sert de réception et de boutique de la maison-musée, a été laissé dans l'état où il se trouvait pendant les années où y ont vécu Gala et Salvador Dalí, après avoir restauré les structures, les meubles et les objets afin de retrouver la splendeur perdue pendant les années où il est resté fermé.

Le château de Púbol est un édifice de trois étages disposé autour d'une cour haute et étroite, il constitue un ensemble indissoluble avec l'église de Púbol et, avec le jardin en annexe, dessiné à la française, il domine le paysage environnant. Il apparaît sur des documents dès le XIe siècle et on peut faire remonter la structure de base actuelle à la période la plus prospère des barons de Pùbol: la deuxième moitié du XIVe siècle et le début du XVe siècle.

Elena Ivanovna Diakonova, Gala, (1894-1982) a souscrit le 1er juin 1970 l’achat du château de Púbol. Deux ans plus tôt, Salvador Dalí avait décidé de tenir sa promesse de faire cadeau d'un palais à Gala, promesse qu'il lui avait déjà faite pendant les années 30. Ce cadeau allait devenir le refuge de Gala, où Dalí, comme lui-même l'affirmait, ne pouvait aller que si elle l'y invitait.

Lorsque Dalí l'acheta, le château était très détérioré et présentait un jardin abandonné. Tout cela donnait à l'ensemble un aspect romantique qui est ce que les Dalí ont apprécié et ont essayé de conserver lors de la restauration décidée. On a utilisé de manière très intelligente les murs et les plafonds à demi en ruines, avec la création d'espaces insoupçonnés de dimensions très diverses. On a renforcé les ruines et résolu les problèmes structurels les plus urgents qui menaçaient la stabilité de l'ensemble. Tout cela a été réalisé sans chercher à dissimuler les effets et les cicatrices résultant du passage du temps. Le jardin fut refait et l'artiste y fit installer des statues d'éléphants portant un corbeau sur la croupe; il fit également construire une piscine décorée de nombreux bustes de Richard Wagner et réaliser dans de nombreux parties du jardin et du château des peintures en trompe-l'oeil.

Les ressources décoratives utilisées par Salvador Dalí et Gala pour la restauration de Pùbol se basent sur une profusion du monde végétal, de représentations picturales sur les murs et les plafonds, sur les tissus baroques, l'obsession de certains symboles de caractère romantique, la reproduction des animaux que porte l'écu du château, Wagner, les fausses ruines, les statues en plâtre et les animaux empaillés.
                  

                    


Salvador Dalí se chargea de la décoration aussi bien du jardin que de certaines parties du château, comme le démontrent les dessins préparatoires qui ont été conservés. Il dessina deux cheminées d'une forme cintrée très spéciale, fit placer le G de Gala sur les portes pour bien préciser à qui appartenait la propriété et peignit quelques oeuvres spécialement pour le château : un grand tableau à l'huile intitulé Le chemin de Púbol (1971-73), la rosace du plafond de la Salle des Écus, une fausse porte et deux faux radiateurs, la figure de Gala sur métal ainsi que d'autres petits tableaux répartis à travers la maison.
Il réalisa la toile qui décore le plafond de la Salle des Écus en même temps que celle du Palais du Vent de son Théâtre-Musée de Figueres, et la partie centrale répète pratiquement le même motif : une coupole céleste avec des figures d'anges, un cheval blanc et la lune. Il a dessiné tout autour des crêneaux qui délimitent cette toile de 12 x 8 mètres, au centre de laquelle des hirondelles esquissent une spirale. Dans un coin de la Salle des Écus on trouve également un fauteuil majestueux, dont le dossier porte un paysage peint à l'huile.

Gala mourut à Port Lligat le 10 juin 1982, à 88 ans. Son dernier voyage dans la Cadillac qui aujourd'hui se trouve toujours dans le garage du château suivit le chemin de Púbol pour être enterrée dans ce qu'on appelle la salle de la dîme. Après la mort de Gala, Dalí décida de s'installer dans le château, dans la même réclusion et le même isolement où elle avait vécu et c'est pendant cette période que le peintre réalisa à Púbol ses dernières oeuvres. Dalí vécut au château de juin 1982 à août 1984 lorsque, à la suite d'un incendie fortuit dans la chambre où il dormait, il souffrit de graves brûlures qui rendirent son hospitalisation nécessaire. Lorsqu'il sortit de l'hôpital, il s'en alla vivre à la Torre Galatea de Figueres, sa résidence jusqu'à sa mort en 1989.

Comment et quand y aller?

Retour au sommaire